Les fondamentaux de la finance verte pour les investisseurs

Les fondamentaux de la finance verte pour les investisseurs

La finance verte, également connue sous le nom de finance durable, est un terme générique englobant toutes les pratiques et produits financiers visant à promouvoir l’investissement durable et la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement et de la société. Elle se fonde sur l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les processus de prise de décision en matière d’investissement et de gestion financière. Ces critères permettent d’évaluer la performance extra-financière des entreprises et des projets, en termes de leur contribution positive ou négative au développement durable.

L’essor de l’investissement responsable

L’investissement responsable (IR) est une des principales formes de la finance verte. Il consiste à sélectionner les actifs financiers (actions, obligations, fonds, etc.) en fonction de leur performance financière, mais aussi de leur respect des critères ESG. L’IR peut prendre différentes formes, comme l’exclusion de certains secteurs controversés (armement, tabac, énergies fossiles, etc.), l’intégration des critères ESG dans l’analyse financière, l’engagement actionnarial pour inciter les entreprises à améliorer leurs pratiques, ou encore l’investissement à impact, qui vise à générer un impact social et environnemental positif mesurable.

L’IR connaît un essor considérable depuis plusieurs années, porté par la prise de conscience des enjeux du changement climatique, de la protection de la biodiversité, de la lutte contre les inégalités et de la promotion des droits humains. Selon les chiffres de l’Association Française de la Gestion Financière (AFG), les encours de l’IR en France ont atteint 2 137 milliards d’euros à fin 2020, soit une hausse de 30 % par rapport à 2019. L’IR représente désormais 39 % de l’encours total de la gestion d’actifs en France. Au niveau mondial, les actifs gérés selon des principes responsables ont dépassé les 40 000 milliards de dollars en 2020, selon le Global Sustainable Investment Alliance (GSIA) .

Les objectifs de la finance verte

La finance verte a pour objectif de contribuer à la transition vers une économie bas-carbone, circulaire, inclusive et respectueuse des droits humains. Elle vise à orienter les flux financiers vers les secteurs et les activités qui apportent des solutions aux défis du développement durable, comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres, l’agriculture biologique, l’économie sociale et solidaire, etc. Elle vise également à réduire l’exposition aux risques liés aux facteurs ESG, comme le risque climatique, le risque social, le risque de réputation, etc.

La finance verte s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés par l’ONU en 2015, qui fixent 17 objectifs à atteindre d’ici 2030 pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la paix et la prospérité pour tous. Elle s’aligne également sur l’Accord de Paris sur le climat, signé en 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C, voire 1,5°C, par rapport aux niveaux préindustriels. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, il est estimé qu’il faudrait mobiliser entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars par an, selon la Banque Mondiale. La finance verte a donc un rôle clé à jouer pour financer la transition écologique et sociale.

Comprendre les critères de la finance durable

La finance durable repose sur l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement et de gestion financière. Ces critères permettent d’évaluer la performance extra-financière des entreprises et des projets, c’est-à-dire leur contribution positive ou négative au développement durable. Mais comment ces critères sont-ils définis, analysés et notés ? Et quel est le rôle des agences de notation extra-financière dans ce processus ?

Les principes ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance)

Les principes ESG sont des normes de référence qui visent à mesurer l’impact des activités économiques sur les trois piliers du développement durable : l’environnement, le social et la gouvernance. Ils sont issus de différentes sources, comme les conventions internationales, les réglementations nationales, les codes de conduite professionnels ou les initiatives volontaires. Il n’existe pas de définition universelle et exhaustive des critères ESG, mais on peut en donner quelques exemples :

  • Les critères environnementaux concernent la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Ils incluent par exemple les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie, la gestion des déchets, la préservation de la biodiversité, etc.
  • Les critères sociaux concernent le respect des droits humains et des normes sociales. Ils incluent par exemple les conditions de travail, la santé et la sécurité, la diversité, la formation, le dialogue social, la satisfaction des clients, etc.
  • Les critères de gouvernance concernent la qualité et la transparence de la gestion et du contrôle des entreprises. Ils incluent par exemple la composition et le fonctionnement du conseil d’administration, la rémunération des dirigeants, la prévention de la corruption, le respect des parties prenantes, etc.

L’analyse et la notation ESG

L’analyse ESG consiste à collecter, vérifier et traiter les informations relatives aux critères ESG d’une entreprise ou d’un projet. Elle permet de mesurer la performance extra-financière et le niveau de risque ESG. Elle peut aussi servir à identifier les opportunités de création de valeur liées aux enjeux du développement durable. L’analyse ESG peut être réalisée par les investisseurs eux-mêmes, ou par des prestataires externes spécialisés.

La notation ESG consiste à attribuer une note ou un score à une entreprise ou à un projet, en fonction de son analyse ESG. La notation ESG permet de comparer les performances extra-financières et les niveaux de risque ESG entre différents acteurs économiques. Elle peut aussi servir à sélectionner les actifs financiers qui répondent aux critères ESG des investisseurs. La notation ESG peut être réalisée par les investisseurs eux-mêmes, ou par des agences de notation extra-financière.

Le rôle des agences de notation extra-financière

Les agences de notation extra-financière sont des entreprises indépendantes qui fournissent des services d’analyse et de notation ESG aux investisseurs et aux entreprises. Elles se basent sur des sources de données variées, comme les rapports annuels, les rapports de développement durable, les questionnaires, les entretiens, etc. Elles utilisent des méthodologies propres, qui peuvent différer selon les critères ESG retenus, les pondérations appliquées, les secteurs d’activité couverts, etc. Elles publient des rapports et des notes ESG, qui sont souvent accessibles sur abonnement.

Les agences de notation extra-financière jouent un rôle important dans le développement de la finance durable, car elles facilitent l’accès à l’information ESG et la prise en compte des critères ESG dans les décisions d’investissement. Elles contribuent aussi à inciter les entreprises à améliorer leurs pratiques ESG et à communiquer sur leurs engagements. Cependant, les agences de notation extra-financière font aussi l’objet de critiques, notamment sur la fiabilité, la cohérence et la transparence de leurs méthodes et de leurs notes ESG.

Produits d’investissement verts

Les produits d’investissement verts sont des instruments financiers qui visent à financer des projets ou des activités ayant un impact positif sur l’environnement. Ils répondent à la demande croissante des investisseurs qui souhaitent allier performance financière et responsabilité environnementale. Il existe différents types de produits d’investissement verts, selon le niveau de risque, le rendement, la liquidité et la transparence qu’ils offrent. Voici quelques exemples de produits d’investissement verts :

Les fonds indiciels verts (ETF)

Les fonds indiciels verts, ou green ETF, sont des fonds négociés en bourse (ETF) qui répliquent la performance d’un indice boursier composé d’entreprises ayant une démarche environnementale. Ces entreprises peuvent être actives dans des secteurs comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la mobilité durable, l’économie circulaire, etc. Les fonds indiciels verts offrent aux investisseurs une diversification géographique et sectorielle, ainsi qu’une faible exposition au risque climatique. Ils présentent aussi l’avantage d’avoir des frais de gestion réduits et une liquidité élevée. Par exemple, le fonds iShares Global Clean Energy ETF suit la performance de l’indice S&P Global Clean Energy, qui regroupe 30 entreprises du secteur des énergies propres.

Les obligations vertes (Green Bonds)

Les obligations vertes, ou green bonds, sont des emprunts émis sur le marché par des entreprises ou des entités publiques auprès d’investisseurs pour financer des projets ou des activités ayant un bénéfice environnemental. Ces projets peuvent concerner les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion des déchets, la préservation de la biodiversité, l’adaptation au changement climatique, etc. Les obligations vertes se distinguent des obligations classiques par un reporting détaillé sur l’utilisation des fonds et l’impact environnemental des projets financés. Elles peuvent aussi bénéficier de labels ou de certifications externes, comme le label Greenfin en France, qui garantissent le respect de critères de qualité et de transparence. Par exemple, la Banque mondiale a émis en 2008 la première obligation verte pour financer des projets liés au climat.

Les fonds d’investissement durables

Les fonds d’investissement durables sont des fonds qui intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur processus de sélection et de gestion des actifs. Ces critères permettent d’évaluer la performance extra-financière des entreprises ou des projets, c’est-à-dire leur contribution au développement durable. Les fonds d’investissement durables peuvent adopter différentes stratégies, comme l’exclusion de certains secteurs controversés, l’intégration des critères ESG dans l’analyse financière, l’engagement actionnarial pour influencer les pratiques des entreprises, ou encore l’investissement à impact, qui vise à générer un impact social et environnemental positif mesurable. Par exemple, le fonds Mirova Europe Sustainable Equity Fund investit dans des entreprises européennes qui contribuent à la transition écologique et sociale.

Les portefeuilles gérés avec une approche verte

Les portefeuilles gérés avec une approche verte sont des solutions de placement qui offrent aux investisseurs une répartition d’actifs optimale et personnalisée, en tenant compte de leurs objectifs financiers et de leur sensibilité aux enjeux environnementaux. Ces solutions sont élaborées et gérées par des experts en répartition d’actifs, qui utilisent des outils d’analyse et de suivi des risques ESG. Les portefeuilles gérés avec une approche verte peuvent inclure des produits d’investissement verts, mais aussi des produits classiques qui présentent un profil ESG favorable. Par exemple, les Portefeuilles gérés de Fidelity sont des solutions de placement à risque ciblé qui ont recours à une répartition tactique de l’actif et forment une gamme de portefeuilles axés sur le revenu, l’équilibre, la croissance, les actions et la retraite.

Les avantages de la finance verte pour les investisseurs

La finance verte présente de nombreux avantages pour les investisseurs, qu’ils soient institutionnels, professionnels ou particuliers. En effet, la finance verte permet de réduire les risques, d’améliorer la performance à long terme, de répondre aux attentes des clients et des régulateurs, et de contribuer à un impact positif sur l’environnement et la société. Voici quelques exemples de ces avantages :

Réduction des risques et performance à long terme

La finance verte permet aux investisseurs de réduire leur exposition aux risques liés aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ces risques peuvent être de nature physique, comme les événements climatiques extrêmes, ou de nature transitionnelle, comme les changements de réglementation, de préférence des consommateurs ou de réputation. En investissant dans des produits financiers verts, les investisseurs peuvent anticiper et atténuer ces risques, et ainsi protéger la valeur de leur portefeuille. Par exemple, selon une étude de la Banque de France, les obligations vertes présentent un risque de défaut plus faible que les obligations classiques.

La finance verte permet également aux investisseurs d’améliorer leur performance à long terme, en bénéficiant de la croissance des secteurs et des activités liés à la transition écologique et sociale. En effet, ces secteurs et ces activités offrent des opportunités de création de valeur, en répondant aux besoins actuels et futurs de la société, tout en préservant les ressources naturelles. Par exemple, selon une étude de l’Institut de l’économie circulaire, l’économie circulaire pourrait générer 1,8 million d’emplois et 7 % de PIB supplémentaires en France d’ici 2030.

Réponse aux attentes des clients et des régulateurs

La finance verte permet aux investisseurs de répondre aux attentes croissantes de leurs clients et des régulateurs, qui exigent de plus en plus de transparence et de responsabilité sur l’impact environnemental et social de leurs placements. En effet, les clients, qu’ils soient institutionnels, professionnels ou particuliers, sont de plus en plus sensibles aux enjeux du développement durable, et souhaitent que leurs investissements soient en cohérence avec leurs valeurs et leurs convictions. Par exemple, selon une étude de l’AMF, 70 % des épargnants français déclarent être intéressés par l’investissement socialement responsable (ISR).

La finance verte permet aussi aux investisseurs de se conformer aux réglementations et aux initiatives qui visent à favoriser le développement de la finance durable, au niveau national, européen et international. Ces réglementations et ces initiatives ont pour objectif de renforcer la transparence, la qualité et la crédibilité des produits financiers verts, et de les rendre plus accessibles et plus attractifs pour les investisseurs. Par exemple, la taxonomie verte européenne est un outil qui vise à définir des critères communs pour identifier les activités économiques qui sont considérées comme durables.

Contribuer à un impact positif sur l’environnement et la société

La finance verte permet aux investisseurs de contribuer à un impact positif sur l’environnement et la société, en finançant des projets ou des entreprises qui apportent des solutions aux défis du développement durable. Ces projets ou ces entreprises peuvent avoir un impact direct ou indirect sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité, l’amélioration de la qualité de vie, la promotion de l’inclusion sociale, etc. Par exemple, selon une étude de l’ICMA, les obligations vertes ont permis de financer des projets qui ont évité l’émission de 1,5 milliard de tonnes de CO2 entre 2007 et 2019.

La finance verte permet aussi aux investisseurs de participer à la transition vers une économie bas-carbone, circulaire, inclusive et respectueuse des droits humains. En effet, la finance verte a un rôle clé à jouer pour mobiliser les ressources financières nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU en 2015, et l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015. Par exemple, selon une étude de la CNUCED il faudrait investir entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars par an pour réaliser les ODD d’ici 2030.

Les défis et obstacles de la finance durable

La finance durable présente de nombreux avantages pour les investisseurs, les entreprises et la société, mais elle rencontre aussi des défis et des obstacles qui limitent son potentiel et sa crédibilité. Parmi ces défis et obstacles, on peut citer les limites de la « greenwashing », la nécessité d’informations transparentes et vérifiables, et la compréhension et la gestion des risques spécifiques.

Les limites de la « greenwashing »

Le « greenwashing » est une pratique qui consiste à faire croire aux consommateurs ou aux investisseurs qu’un produit, un service ou une entreprise est plus respectueux de l’environnement qu’il ne l’est réellement. Le « greenwashing » peut prendre la forme de publicités mensongères, de labels trompeurs, de rapports biaisés ou de discours vides de sens. Le « greenwashing » vise à profiter de la demande croissante pour les produits et les services durables, sans pour autant modifier les pratiques réelles ou assumer les coûts liés à la transition écologique.

Le « greenwashing » pose plusieurs problèmes. Il nuit à la confiance des consommateurs et des investisseurs dans les produits et les services durables, et il crée une concurrence déloyale entre les acteurs qui s’engagent réellement dans la finance durable et ceux qui se contentent d’une façade. Il empêche aussi de mesurer l’impact réel de la finance durable sur l’environnement et la société, et il freine l’innovation et la transformation nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable.

La nécessité d’informations transparentes et vérifiables

Pour que la finance durable se développe et se renforce, il est essentiel que les investisseurs, les entreprises et les parties prenantes disposent d’informations transparentes et vérifiables sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui sont pris en compte dans les décisions financières. Ces informations permettent de comparer les performances extra-financières des acteurs économiques, de sélectionner les produits financiers les plus adaptés aux objectifs et aux valeurs des investisseurs, et de mesurer l’impact des investissements sur le développement durable.

Cependant, il existe encore des obstacles à la diffusion et à l’utilisation des informations ESG. Il n’existe pas de définition universelle et harmonisée des critères ESG, ni de méthodologie commune pour les évaluer et les noter. Les sources d’information sont souvent dispersées, incomplètes ou peu fiables. Les normes de reporting et de divulgation sont encore insuffisantes ou hétérogènes. Les agences de notation extra-financière, qui fournissent des analyses et des notes ESG aux investisseurs, sont parfois critiquées pour leur manque de cohérence, de transparence ou d’indépendance.

Comprendre et gérer les risques spécifiques

La finance durable implique de prendre en compte les risques liés aux facteurs ESG, qui peuvent affecter la rentabilité et la pérennité des investissements. Ces risques peuvent être de nature physique, comme les événements climatiques extrêmes, ou de nature transitionnelle, comme les changements de réglementation, de préférence des consommateurs ou de réputation. La finance durable vise à réduire ces risques, en orientant les flux financiers vers les secteurs et les activités qui contribuent à la transition écologique et sociale.

Toutefois, la finance durable comporte aussi des risques spécifiques, qui doivent être compris et gérés par les investisseurs et les entreprises. Ces risques peuvent être liés à la volatilité des marchés, à la complexité des produits financiers, à l’incertitude des scénarios futurs, ou encore à l’émergence de nouvelles formes de risques, comme le risque de « stranded assets » (actifs échoués), qui désigne les actifs qui perdent de la valeur ou deviennent obsolètes en raison de la transition écologique. La gestion de ces risques nécessite des outils d’analyse, de mesure, de contrôle et de reporting adaptés.

Comment intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement?

Intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement n’est pas une démarche anodine. Il s’agit d’un choix qui implique de réfléchir à ses valeurs, à ses objectifs, à ses contraintes et à ses opportunités. Il s’agit aussi d’un processus qui nécessite de sélectionner les bons produits et les bons partenaires, et de suivre de manière continue les performances et les impacts de ses investissements. Voici quelques conseils pour intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement :

Évaluation personnelle des valeurs et objectifs

La première étape pour intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement est de faire une évaluation personnelle de ses valeurs et de ses objectifs. Il s’agit de se poser les bonnes questions, telles que :

  • Quelle est ma sensibilité aux enjeux environnementaux et sociaux ? Quels sont les thèmes qui me tiennent à cœur, comme le climat, la biodiversité, les droits humains, etc. ?
  • Quel est mon horizon de placement ? Quel est mon profil de risque ? Quel est mon niveau d’expertise financière ?
  • Quelles sont mes attentes en termes de rentabilité, de liquidité, de diversification, de fiscalité, etc. ?
  • Quel est mon budget disponible pour investir dans la finance verte ? Quelle part de mon patrimoine financier je souhaite allouer à la finance verte ?

Ces questions permettent de définir son profil d’investisseur vert, et de se fixer des objectifs clairs et réalistes. Il est important de se renseigner sur les caractéristiques et les risques des produits financiers verts, et de se faire accompagner par un conseiller financier si besoin.

Sélectionner les bons produits et partenaires

La deuxième étape pour intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement est de sélectionner les bons produits et les bons partenaires. Il s’agit de choisir les instruments financiers qui correspondent le mieux à son profil et à ses objectifs, et de s’assurer de leur qualité et de leur crédibilité. Il s’agit aussi de choisir les acteurs financiers qui partagent les mêmes valeurs et qui offrent les meilleurs services. Voici quelques critères à prendre en compte :

  • Le niveau d’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le processus de sélection et de gestion des actifs. Il existe différents niveaux d’intégration, allant de l’exclusion de certains secteurs controversés à l’investissement à impact, en passant par l’intégration des critères ESG dans l’analyse financière ou l’engagement actionnarial.
  • La transparence et la vérifiabilité des informations fournies sur les produits financiers verts. Il est essentiel de disposer d’informations claires et fiables sur l’utilisation des fonds, l’impact environnemental et social des projets financés, et la performance financière et extra-financière des produits financiers verts. Il est aussi recommandé de vérifier la présence de labels ou de certifications externes, qui garantissent le respect de normes de qualité et de crédibilité.
  • La compétence et la réputation des acteurs financiers impliqués dans la finance verte. Il est important de choisir des acteurs financiers qui ont une expertise reconnue dans la finance verte, qui ont une démarche responsable et cohérente, et qui sont engagés dans le développement de la finance durable. Il est aussi utile de consulter les avis et les témoignages d’autres investisseurs ou de parties prenantes.

L’importance de la diversification et de la surveillance continue

La troisième étape pour intégrer la finance verte dans sa stratégie d’investissement est de diversifier son portefeuille et de surveiller ses investissements de manière continue. Il s’agit de répartir ses actifs financiers entre différents produits, secteurs, zones géographiques, etc., afin de réduire le risque global et d’optimiser le rendement. Il s’agit aussi de suivre l’évolution des marchés, des réglementations, des innovations, etc., afin d’adapter sa stratégie si nécessaire. Voici quelques conseils pour diversifier et surveiller son portefeuille :

  • Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Il est conseillé de diversifier son portefeuille entre différents types de produits financiers verts, comme les fonds indiciels verts, les obligations vertes, les fonds d’investissement durables, etc. Il est aussi recommandé de diversifier son portefeuille entre différents thèmes environnementaux et sociaux, comme le climat, la biodiversité, les droits humains, etc.
  • Ne pas se laisser aveugler par le vert. Il est important de ne pas négliger les aspects financiers des produits financiers verts, comme le niveau de risque, le rendement, la liquidité, la fiscalité, etc. Il est aussi essentiel de ne pas se fier uniquement aux labels ou aux discours, mais de vérifier les faits et les chiffres.
  • Ne pas se reposer sur ses lauriers. Il est nécessaire de surveiller régulièrement ses investissements, en utilisant des outils de reporting et de suivi des performances et des impacts. Il est aussi utile de se tenir informé des évolutions du secteur de la finance verte, en consultant des sources d’information fiables et indépendantes.

Réglementations et initiatives soutenant la finance durable

La finance durable est un mouvement qui vise à orienter les flux financiers vers les secteurs et les activités qui contribuent au développement durable, c’est-à-dire qui respectent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La finance durable est soutenue par des réglementations et des initiatives qui visent à encourager, à encadrer et à harmoniser les pratiques des acteurs financiers et des entreprises. Voici quelques exemples de ces réglementations et initiatives :

Le rôle de l’accord de Paris et des Objectifs de Développement Durable (ODD)

L’accord de Paris et les Objectifs de Développement Durable (ODD) sont deux cadres internationaux qui ont été adoptés en 2015 par les Nations Unies, et qui ont pour objectif de guider la transition vers une économie bas-carbone, circulaire, inclusive et respectueuse des droits humains. L’accord de Paris vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C, voire 1,5°C, par rapport aux niveaux préindustriels, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en renforçant l’adaptation aux impacts du changement climatique. Les ODD sont un ensemble de 17 objectifs et de 169 cibles qui couvrent les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable, et qui doivent être atteints d’ici 2030.

L’accord de Paris et les ODD sont des leviers majeurs pour la finance durable, car ils définissent les enjeux et les priorités auxquels les acteurs financiers et les entreprises doivent répondre. Ils incitent aussi les pays à mettre en place des politiques et des mesures favorables à la finance durable, comme la fixation d’un prix du carbone, la suppression des subventions aux énergies fossiles, ou encore le renforcement de la transparence et de la responsabilité des acteurs économiques. Par exemple, l’accord de Paris a été signé par 194 parties, qui se sont engagées à présenter des plans d’action nationaux, appelés contributions déterminées au niveau national (CDN), pour réduire leurs émissions et s’adapter au changement climatique .

Les directives et réglementations internationales

Les directives et réglementations internationales sont des normes et des règles qui visent à harmoniser les pratiques des acteurs financiers et des entreprises au niveau mondial, en matière de finance durable. Elles ont pour objectif de renforcer la qualité, la crédibilité et la comparabilité des produits financiers verts, et de les rendre plus accessibles et plus attractifs pour les investisseurs. Elles visent aussi à prévenir les risques de « greenwashing », c’est-à-dire de communication trompeuse sur la performance environnementale ou sociale des produits ou des entreprises. Par exemple, les directives mondiales de conformité aux règles d’exportation et aux programmes de sanctions sont des documents qui présentent des exemples de bonnes pratiques internationales pour se conformer aux lois applicables en matière de contrôle des exportations et de programmes de sanctions.

Les directives et réglementations internationales sont élaborées et mises en œuvre par des organisations internationales, comme les Nations Unies, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation de coopération et de développement économiques, ou encore le Groupe d’action financière. Elles peuvent aussi être issues de coopérations régionales, comme l’Union européenne, qui a adopté en 2018 un plan d’action pour la finance durable, qui comprend notamment la création d’une taxonomie verte européenne, qui est un outil qui vise à définir des critères communs pour identifier les activités économiques qui sont considérées comme durables.

L’engagement des acteurs financiers et des entreprises

L’engagement des acteurs financiers et des entreprises est une démarche volontaire qui consiste à intégrer les critères ESG dans leurs décisions et leurs stratégies, en matière de finance durable. Il s’agit de prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux de leurs activités, et de contribuer à la transition écologique et sociale. Il s’agit aussi de dialoguer avec les parties prenantes, comme les clients, les fournisseurs, les employés, les actionnaires, ou encore les autorités publiques, pour comprendre leurs attentes et leurs besoins, et pour rendre compte de leurs actions et de leurs résultats.

L’engagement des acteurs financiers et des entreprises peut prendre différentes formes, comme la signature de chartes, de codes de conduite, ou de principes directeurs, qui définissent les engagements et les bonnes pratiques en matière de finance durable. Par exemple, les Principes pour l’investissement responsable (PRI) sont une initiative lancée en 2006 par les Nations Unies, qui regroupe plus de 3 000 signataires, qui se sont engagés à intégrer les critères ESG dans leurs analyses et leurs décisions d’investissement. L’engagement des acteurs financiers et des entreprises peut aussi se traduire par la participation à des initiatives, des coalitions, ou des réseaux, qui visent à promouvoir, à soutenir, ou à coordonner les actions en faveur de la finance durable. Par exemple, l’Observatoire de la finance durable est une plateforme collaborative qui rassemble plus de 300 acteurs financiers français, qui se sont engagés à publier leurs données et leurs indicateurs sur la finance durable .

Conclusion: L’avenir de la finance verte

La finance verte est un domaine en pleine expansion, qui offre de nombreuses opportunités et de nombreux défis pour les investisseurs, les entreprises et la société. Dans cette conclusion, nous allons résumer les perspectives d’évolution de la finance durable, le rôle des investisseurs dans la transition écologique, et l’appel à l’action pour que chaque investisseur puisse contribuer à ce mouvement.

Les perspectives d’évolution de la finance durable

La finance durable est appelée à se développer davantage dans les années à venir, sous l’impulsion de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux est de plus en plus forte, tant chez les consommateurs que chez les régulateurs, qui exigent des acteurs économiques qu’ils intègrent les critères ESG dans leurs décisions et leurs stratégies. Ensuite, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire, inclusive et respectueuse des droits humains est une source d’innovation et de création de valeur, qui offre des opportunités de croissance et de compétitivité pour les secteurs et les activités liés au développement durable. Enfin, la finance durable bénéficie de l’émergence de nouveaux instruments financiers, de nouvelles technologies, de nouvelles méthodologies et de nouveaux standards, qui visent à renforcer la qualité, la crédibilité et la comparabilité des produits financiers verts, et à les rendre plus accessibles et plus attractifs pour les investisseurs.

Le rôle des investisseurs dans la transition écologique

Les investisseurs ont un rôle vital à jouer dans la transition écologique, car ils ont le pouvoir d’orienter les flux financiers vers les secteurs et les activités qui contribuent au développement durable. En investissant dans la finance verte, les investisseurs peuvent réduire leur exposition aux risques liés aux facteurs ESG, améliorer leur performance à long terme, répondre aux attentes de leurs clients et des régulateurs, et participer à un impact positif sur l’environnement et la société. Les investisseurs peuvent aussi dialoguer avec les entreprises dans lesquelles ils investissent, pour les encourager à adopter des pratiques plus responsables et plus transparentes, et à mesurer leur impact environnemental et social. Les investisseurs peuvent également s’engager dans des initiatives collectives, qui visent à promouvoir, à soutenir ou à coordonner les actions en faveur de la finance durable.

Appel à l’action : comment chaque investisseur peut contribuer

Chaque investisseur peut contribuer à la finance durable, en suivant quelques conseils simples. Tout d’abord, il est important de faire une évaluation personnelle de ses valeurs et de ses objectifs, pour définir son profil d’investisseur vert, et se fixer des objectifs clairs et réalistes. Ensuite, il est essentiel de sélectionner les bons produits et les bons partenaires, en choisissant les instruments financiers qui correspondent le mieux à son profil et à ses objectifs, et en s’assurant de leur qualité et de leur crédibilité. Il est aussi utile de choisir des acteurs financiers qui ont une expertise reconnue dans la finance verte, qui ont une démarche responsable et cohérente, et qui sont engagés dans le développement de la finance durable. Enfin, il est nécessaire de diversifier son portefeuille et de surveiller ses investissements de manière continue, en répartissant ses actifs financiers entre différents produits, secteurs, zones géographiques, etc., et en suivant l’évolution des marchés, des réglementations, des innovations, etc., pour adapter sa stratégie si nécessaire.

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